Laurent Fachard, l'ombre et la lumière

Publié le par Gud

 
Si l’on appelle souvent les architectes « les bâtisseurs de lumières », on peut très certainement appeler Laurent Fachard, éclairagiste de son état, un « bâtisseur de rêves ». Laurent Fachard se dit issu de cette génération qui, dans les années 1970, émerge dans le cercle des arts de la rue, avec par exemple Jean Digne à Aix en Provence, et réfléchit à une réappropriation de l’espace public. Mais cette volonté de trouver de nouvelles façons de faire et de jouer avec les espaces ne concernent pas seulement les saltimbanques et les plasticiens, elle touche tous les domaines des arts en passant par la danse avec par exemple Odile Duboc mais aussi par la pyrotechnie et le cirque. Il s’agissait alors pour Laurent Fachard non plus uniquement d’éclairer un spectacle mais d’éclairer un espace. Peu à peu la question de la lumière urbaine est née de ce travail. Il prend conscience que personne ne se préoccupe de cette question. Les lampes sont sans fonctions, sans directions particulières. Elles existent seulement pour policer la ville. Il va alors évoluer en direction de ce domaine inexploité. Il fallait inventer un mode d’expression en s’appuyant sur des savoirs faire. Cependant pour pouvoir mettre en place de nouvelles manières d’appréhender la lumière des villes, il était nécessaire de convaincre les élus que l’éclairage pouvait générer des sensations et créer des ambiances. Il parvient à en faire sortir certains la nuit et à leur prouver l’importance de penser l’espace public même la nuit.
Désormais l’aménagement des villes se fait avec un éclairagiste ou avec un concepteur lumière. Ces derniers donnent naissance à des plans lumières ou à des schémas directeurs d’aménagements des lumières.
Dans ce contexte, Laurent Fachard a développé de nombreux projets. Nous pouvons citer les éclairages de la station de Métro Chaussé d’Antin-La Fayette réalisé en 1991, celui de la gare TGV de Monaco-Monte Carlo entre 1995 et 2000, celui de la gare TGV de Marne la Vallée-Chessy en 1993, celui des stations Saint-Lazare et Gare du Nord du RER Eole entre 1994 et 1999, celui de la Cathédrale de Mende en 1993, celui de la place des Terreaux à Lyon en 1992 ou encore un projet aussi féérique et novateur que le « Jardin Chromatique » du Parc de Gerland à Lyon entre 1997 et 2001. Il a aussi travaillé sur la mise en lumière de bâtiment à l’étranger par exemple à Ho Chi-Minh, à La Havane ou à Saint-Pétersbourg.
Mais ce scénographe de l’espace public dépasse la sphère de l’aménagement urbain pour s’intéresser également à l’événementiel. Il a notamment été directeur artistique du Festival Lyon Lumières pendant cinq années (1998-2003). Il a conçu des créations pour le Printemps de Toulouse, pour le Christmas Tree Festival de Genève en 2002 et pour Graz en 2003 lorsque cette ville était la capitale culturelle européenne.
Surveillez cet homme lumineux, il n’a pas fini de surprendre. Avec lui bientôt la lumière pourrait laisser la place à l’ombre.
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article